Budget dans le public et dans le privé : quelles différences ?

Tout le monde a eu affaire à un budget au moins une fois dans sa vie, que l’on soit bénévole dans une association, pour pouvoir demander une subvention à un organisme public par exemple. Ou bien encore, lorsqu’au sein de l’entreprise, votre supérieur vous annonce qu’il vous faut tenir vos objectifs budgétaires. Ou enfin, en travaillant dans le public, on sait bien que toutes les dépenses ne peuvent pas être effectuées tant que le budget n’a pas été voté.

Voyons ici trois des principales différences qu’il existe entre un budget public, tel que pour une ville ou un hôpital, et un budget dans le privé, comme une entreprise ou une association.

En préalable, il convient de définir ce qu’est un budget, quelle que soit la structure. Un budget est un document qui recense l’ensemble des dépenses et des recettes prévues d’une structure sur un exercice. En général, la durée d’un exercice est de 12 mois même si, à la création ou avant la dissolution d’une structure, il peut y avoir, à titre exceptionnel, des exercices d’une autre durée.

La première grande différence est que dans le privé, le budget est un document de gestion, facultatif et non légalement obligatoire. Il est souvent utile pour formaliser les objectifs de chiffre d’affaires, et parfois, les ventiler pour chaque commercial de l’entreprise. C’est bien un document de gestion. Pour une association, le budget permet de présenter les finances de leurs activités en vue, le plus souvent, de demander des subventions.
En revanche, dans le public, le budget est un acte juridique. C’est un document qui est obligatoire pour que l’entité publique puisse faire certaines dépenses. A part certaines exceptions, comme le début de chaque exercice, une structure publique ne peut pas engager de dépenses tant qu’elle n’a pas voté son budget.

La deuxième grande différence est que dans le public, on parle de recettes et de dépenses. Dans le privé, il est question de produits et de charges. Il s’agit d’une différence sémantique importante, notamment lorsque l’on s’attarde à des questions d’investissement. Une dépense d’investissement est par exemple, une expression oralement valable à la fois dans le public et dans le privé. Toutefois, il n’est formellement écrit nulle part dans les comptes d’une entreprise privée qu’elle a effectué des dépenses, même en investissement. On parle alors par exemple d’immobilisation. Dans le public, les immobilisations existent, mais elles sont bien référencées sous la catégorie « dépenses d’investissement ».

La troisième différence est que dans le public, les comptes sont composés d’une section d’investissement et d’une section de fonctionnement. Le fonctionnement recense tout le courant de l’année : l’achat de stylos, les subventions à des associations pour des événements ciblés tels qu’une fête de quartier par exemple. En recettes de fonctionnement, de même, sont retranscrites les rentrées d’argent courantes, telles que les recettes dues aux tickets de parking par exemple. En investissement, sont recensés les investissements donc toutes les dépenses de construction ou d’amélioration de constructions par exemple, tels qu’un théâtre ou des rues.

Dans le privé, on parle respectivement de bilan, qui correspond en quelques points essentiels à la section d’investissement, et de compte de résultat, qui correspond au fonctionnement dans le public. Mais les termes sont différents et l’essence même de la comptabilité diffère. Dans le privé, le capital social et les bénéfices ou déficits cumulés des exercices précédents constituent l’essentiel des capitaux propres, qui représentent la santé financière de l’entreprise. Dans le public, toute cette partie n’a pas lieu d’être : il n’y a pas d’actionnaires des collectivités, et chaque exercice est clôturé avec un résultat nul, de sorte que l’argent éventuellement restant soit forcément réinvesti dans l’exercice suivant.

Ce sont trois grandes différences essentielles lorsque l’on aborde les premières notions de comptabilité. Il existe beaucoup d’autres distinctions entre ces deux systèmes et il est toujours intéressant de comprendre leur origine, ce qui nous en apprend souvent sur leur raison d’être et sur les philosophies de gestion différenciées, mais bien complémentaires, entre public et privé.